 |
Témoignages sur le cancer
Il y’a quelques années, madame Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la famille, avait livré son témoignage sur le cancer du sein, la lutte et surtout le fait qu’elle avait choisi de continuer à travailler.
Nous vous livrons ci-dessous quelques extraits forts de ce témoignage.
Elle disait notamment ceci, concernant le diagnostic qui tombe comme un marteau sur la tête, lors d’un simple examen de routine :
« Je n'avais rien, aucun signe. Et puis à un moment, sans transition, vous devenez un malade. Vous entrez bien portante, vous ressortez dans un autre monde. Ça vous tombe dessus et ça ne s'arrête plus, les examens, l'IRM, les sueurs froides, les résultats qui font peur. Vous prenez tout sur la tête."
Les premières questions qui l’assaillent ne tardent pas :
"Est-ce que je vais pouvoir continuer à travailler ?" Réponse : "Une chance sur deux."
« Est-ce que ça se soigne », question restée sans réponse, sinon des statistiques sur les probabilités de survie
"Est-ce que, en tant que personne publique, je vais pouvoir tenir le silence ? Est-ce que ça ne va pas se voir ? »
"Serais-je restée silencieuse si je n'avais pas été une femme politique ? Je ne sais pas. Personne ne peut dire comment on va entrer dans la maladie. Instinctivement, je ne voulais pas mettre le cancer au centre. Je voulais bien être une ministre malade, pas une malade ministre. C'est un tel ébranlement de vous-même… Je ne me sentais pas assez forte pour gérer en plus le regard des autres."
Les premiers doutes qui l’assaillent au sujet de sa perruque.
On vous a répété que la perruque était très bien faite mais vous êtes sûre qu'elle va tomber. Là, je me souviens, je me suis dit : “Reste neutre, il ne faut surtout pas que tu bouges.”"
Les terribles effets secondaires de la chimiothérapie sur le métabolisme (perte de gout, etc.)
Elle est allée puiser au bout de ses forces pour ne pas craquer, "ces lendemains de chimio où monter trois marches, c'est l'Everest".
Et ce commentaire terrible :
"C'est une maladie qu'on ne peut pas oublier. Ministre, pas ministre, ça vous atteint dans votre chair."
Elle évoque aussi, face à la maladie, l’avantage à être ministre, et le temps accru qu’elle doit consacrer à son apparence physique pour masquer la détérioration causée par le traitement :
"J'étais obligée de m'occuper de moi deux fois plus. J'ai remonté mon heure de réveil pour me pomponner. Plus ça se détériore, plus vous vous maquillez. J'ai eu droit à : “Tu as vraiment bonne mine !” “Ta coiffure est très réussie !” C'est bon à prendre…"
Et finalement, la ministre donne la raison pour laquelle elle a livré son témoignage :
"Pour aider à faire évoluer le regard de la société sur cette maladie dont le nom est terriblement anxiogène. Pour montrer qu'on peut avoir un cancer et continuer une vie au travail. Pour que les employeurs comprennent que la mise en congé longue maladie n'est pas forcément la meilleure des solutions. Pour qu'il y ait moins de peur, plus de compréhension. Pour qu'on réfléchisse sur les inégalités face au coût des traitements de confort, comme le vernis spécial pour les ongles ou la perruque, qui sont si importants."
Cette dernière partie de son témoignage a donné lieu à de vifs débats entre les malades, certains dénonçant une trop grande généralisation de la ministre par rapport au travail, lorsqu’on est atteinte du cancer.
Et vous qu’en pensez-vous ? Êtes-vous d’accord avec la ministre ou pas?
Retour au menu "Malades du cancer"
Partagez votre témoignage sur le cancer?
Que vous soyez directement touché par cette terrible maladie, ou que vous soyez le proche d'un malade du cancer, nous voulons connaitre votre histoire, votre lutte, vos peurs, les changements dans votre quotidien et pourquoi pas vos petites ou grandes victoires.
