L’alopécie, dont beaucoup de femmes ignorent jusqu’à l’existence, surgit souvent sans crier gare et cause un traumatisme chez celles qui la subissent.
La découverte que ses cheveux s’arrachent par touffes entières est d’autant moins bien vécue qu’elle survient très tot.
Voici un petit extrait de témoignage de certaines femmes :
« j'ai mis en place des rituels pour ne pas voir les cheveux tombés, car le fait de les voir déclenche en moi des angoisses terribles… »
« J'ai commencé à observer le début de mon alopécie, j'avais à peine 25 ans. J'ai toujours eu des cheveux très fins. De jour en jour, je découvrais sur la taie d'oreiller des cheveux …. Je n'ai pas encore 30 ans et on me dit une chose horrible : je souffre d'une alopécie androgénétique… Alopécie, je n'avais jamais entendu ce mot de toute ma vie. Ce fût un choc !»
« J'ai 25 ans et je perd depuis plus de dix ans mes cheveux. Enfant j'avais une longue chevelure et maintenant je suis pratiquement chauve. Je suis très malheureuse et j'ai honte »
Un des aspects les plus difficiles est souvent l’incompréhension des proches qui ne comprennent pas qu’il s’agit bien d’une maladie.
Une patiente dit ceci :
« Mon entourage ne comprend pas ma souffrance car pour eux ce ne sont "que des cheveux". Certes je ne vais pas en mourir mais pour moi c'est ma féminité qui s'en va chaque jour un peu plus. »
Une autre :
« Pour une femme, cette situation est horrible. Les cheveux font partie de la séduction. Une belle chevelure longue est agréable à regarder, les hommes y sont très sensibles. Je suis une femme coquette qui aime les belles toilettes. J'ai renoncé à l'amour. »
Encore une autre :
« on doit affronter le regard des gens qui est souvent le plus diffcile surtout chez le coiffeur.
il m'est arrivé souvent de revenir de chez le coiffeur et de finir ma journée en larme. c'est pas évident pour nous »
On se sent souvent désemparée, et si des traitements existent, notamment hormonaux, beaucoup de femmes ne les supportent pas
« Je prends un traitement hormonal très lourd (Androcur) pour ralentir cette chute mais les résultats sont moindre et les effets secondaires importants (prise de poids, vergetures,cholestérol, baisse de libido...) »
D’autres femmes ont aussi pris le mal à bras le corps, voici le témoignage d’une proche d’une femme souffrant d’alopécie :
« Elle s'est rasée la tête, met de si jolis foulards, de toutes les formes... de toutes les couleurs, qu'on imagine à peine qu'elle n'a plus de cheveux!Elle s'est offert une superbe perruque de la couleur d'origine à la sienne et sa coiffeuse lui a fait sa coupe habituelle par la même occasion! »
Il y’a aussi, comme dans tous les cas de désespoir, un sentiment d’injustice :
« je n'arrive pas à faire le deuil de mes cheveux, j'ai toujours accordé beaucoup d'importance à ma féminité ,j'ai l'impression "d’être punie". »